Evocation de la rando autour de Rochesson, le 20 août 2020 (animée par Olivier) :
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Introduction :

Un grand nom, le Rochesson ! Tel était le slogan utilisé dans les années 70 pour commercialiser le fameux munster de Rochesson dont la réputation dépassait les frontières de l’hexagone. 
 
C’est fou le nombre de personnes qui vous disent « Ah Rochesson, je connais quelqu’un qui y habite, ou j’y suis allé pour telle raison… » A croire que ce village blotti au fond de sa propre vallée a plus d’un tour dans son sac. Ce qui n’est pas faux. 
Rochesson, c’est avant tout la Roche des Ducs qui commande l’entrée du village, la cascade en cascades de Battion, l’étang du Pré Thia à 940 m d’altitude, les secrets des tourbières… 
Au fil de vos balades, selon la saison, vous pouvez être intrigué par les cris d’un casse-noix moucheté traverser un pré ensoleillé d’arnicas ou vous retrouver devant un coq de bruyère, un chevreuil blanc…comme dans un conte de fées. 
Alors, prêts pour une Randochesson ? Suivez donc les randonneurs houdemontais et partez à la découverte de quelques curiosités du village.
 
SV

Diaporama de la rando (le 20/08/20) :
Cliquez sur l'une des fléches à droite ou à gauche des photos pour faire défiler le carrousel.
Balade rochénate :
Dans mon village de roches et de sons 
On randonne de mille manières 
Quand on a l’âme buissonnière 
Rien de tel pour redorer son blason 
 
Du sommet de la Roche des Ducs 
On ouvre alors ses yeux de grand-duc 
Pour contempler au fond de la vallée 
La route dessinant un cœur parfait 
 
En passant par la plaine des Truches 
Sur le chemin des Quatre Sous 
On marche comme des traîne-bûches 
Car on se sent dessus-dessous 
 
Dans mon village de roches et de sons 
On fredonne de l’en-droit à l’envers 
Quand ton cœur chavire à revers  
Rien de tel pour se mettre au diapason 
 
On gravit les pentes de l'ubac 
Où file la cascade de Battion 
Qui chantonne les quatre saisons 
Rien de tel pour se recharger les ions 
 
On traverse le vallon de Plainfaing 
Où la goute se faufile guillerette 
La pelouse coiffée de linaigrettes 
Nous invite aux Charmes du festin 
 
Dans mon village de roches et de sons 
On randonne de l’envers au droit  
Quand ton cœur se sent à l’étroit 
Rien de tel pour redorer son blason 

Sertie dans la forêt de Noire Goutte 
Jemnaufaing la tourbière dans sa soute  
Cache le culâ ce diable de lutin 
Qui guette si on s’écarte du chemin 
 
De la table des Quatre communes 
Au panorama brodé de bruyères 
On rejoint l’émouvante Piquante Pierre 
Festonnée de folles fougères 
 
Dans mon village de roches et de sons 
On randonne de l’envers à l’endroit  
Quand ton cœur se sent à l’étroit  
Rien de tel qu’un vol de papillon 
 
On descend par le col de Menufosse 
Peute Goutte, l’Ormeté de Gerbamont 
On serpente ensuite le long du Bouchot 
Qui siff-e-lote le nom de Rochesson  
 
En retournant sur l’autre versant 
Par le Ban Bois des chevreuils blancs 
On retrouve la forêt de résineux 
Qui embaume le sentier des Plains Briseux 
 
Dans mon village de Rougessons 
Où des milliers de couleurs flamboient 
Lorsque ton cœur est aux émois 
Rien de tel que marcher au diapason  
 


 Géser 
 22 août 2020
 

 

 

 

Rochesson, le village des grands-ducs :
 
Les origines de Rochesson (716 Rochénats et Rochénates) 
Rourssechons en 1407, Rougessons en 1656, puis Roschon… Rochesson tire son origine des éboulis de roches de part et d’autre du village.  
Pendant la guerre de Trente ans, vers 1624, les Suédois y établissent leurs campements mais partent en 1631, fuyant la peste qui ravage la région

 
Un village avec sa propre vallée 
Niché dans sa propre vallée creusée par un glacier, entre celles de la Moselotte et celle de La Cleurie, Rochesson est un petit village tranquille, à l'écart des grands axes touristiques. 
En venant de Gérardmer, on découvre en amont sa vallée en auge fleurie d’un tapis de jonquilles en avril. Puis le village s'étire vers l’ouest au creux de la vallée encaissée du Bouchot, qui file vers Vagney, par le passage étroit de la moraine de l’ancien glacier. 
Le Bouchot est un torrent tumultueux après les pluies orageuses ou la fonte des neiges. Il a onze affluents appelés gouttes ou ruisseaux, dont 6 sur la seule commune de Rochesson, son berceau. Sa lame d’eau (son débit) est plus de trois fois supérieur à la moyenne de la France, tous bassins confondus. 
 

Le blason de Rochesson  
« D'or, à deux roches de sable issantes de la pointe soutenant celle de dextre un chamois contourné et celle de sénestre un grand-duc, le tout de gueules et accompagné en chef de trois sapins de sinople rangés en fasce. » 
Les roches rappellent la forme de la vallée et le nom de la commune.  
La Roche des Fées, mamelon boisé au sud-est est représenté par la roche soutenant le chamois, animal représentatif de toutes montagnes. 
La Roche des Ducs, site naturel classé, était autrefois le refuge de l'oiseau de proie appelé le Grand-Duc. C’est un énorme rocher (855m) de forme pyramidale côté nord et à pic côté sud. Les sapins dominant la vallée symbolisent les forêts de conifères avoisinantes.
 
 
La légende du Culâ 
Ce lutin vit dans les marais et les feignes. Il n’est pas commode. Il peut prendre diverses apparences : une lanterne, une chandelle, un cierge, des boules de feu ou encore celle d’un bouc aux yeux de braise. 
À l’époque, les feux-follets apparaissant dans les marais étaient l’objet de nombreuses superstitions. Aujourd’hui, il est bien connu que ce sont des gaz contenus dans les marais ou les cimetières qui s’enflamment au contact de l’air, mais autrefois, ils suscitaient la crainte. 
Le Culâ avait donc la réputation d’attirer et de perdre les voyageurs dans les marais, brouillant leur perception, en faisant passer la terre pour de l’eau et vice- versa. Le seul moyen de s’en défaire était de jurer comme un charretier. Car il déteste les blasphèmes et plonge dans la profondeur de son domaine aquatique au moindre juron. Seules preuves de sa disparition, des flammèches bleues et rouges persistant un temps au-dessus des eaux. 
Pour s’en débarrasser, Monsieur Ferry lors de sa conférence sur la sorcellerie dans les Vosges en 1912, rapporte qu’il fallait crier : « Culin, Culâ ! Si tu ne me culâtes mie, j’te culâtra », c’est-à-dire, « si tu ne recules pas, je te reculerai ».  

(in La Lorraine magique https://galeries.limedia.fr/expositions/la-lorraine-magique/p2