Evocation de 2 randos au Lac du Der (animées par Jean-Paul) :
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C’est devenu un rituel de saison. Tous les ans, quand les premiers brouillards d’automne étreignent la campagne, des randonneurs piaffent d’impatience et se questionnent sur les chemins. Tels des étourneaux sur les fils électriques, ils se rassemblent, répétant la sempiternelle et fameuse question mystère : alors, c’est quand la rando grues cette année ? On part la veille ou au petit matin ? Avec le silence pour toute réponse, ils font le gros dos, le moment n’étant pas encore venu. Ou choisi.  
 
Ce sont les randonneurs migrateurs. Et puis, un jour, le départ est donné au dernier moment. Ils partent à 5h30 du matin avec un seul objectif : arriver à temps pour admirer le fantastique théâtre de grues au lac du Der, c’est-à-dire aux premières lueurs de l’aube. Et à chaque fois, ils sont éberlués par la magie du ballet des grues cendrées. Ensuite, ils randonnent sur la plaine, à leur rencontre dans les clairières en passant par les villages aux églises à pan de bois. Jusqu’à la tombée du jour où ils assistent au retour des grues sur le lac étincelant.  
 
A votre tour, préparez-vous pour le prochain rendez-vous migrateur ! Venez avec nous faire le pied de grue ! C’est à 1h 30 minutes de Nancy. Le lever de grues est un spectacle féérique inoubliable, qui vous laissera bouche bée. Et à chaque jour différent ! Vous voilà prévenus.  

SV
Rando grues -Aire de Chantecoq- Du lever au coucher du soleil (24 octobre 2019)
Cliquez sur l'une des fléches à droite ou à gauche des photos pour faire défiler le carrousel.
Rando grues - Aire de Nuisement - Entre brume et brouillard (14 novembre 2017) 
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Rendez-vous migrateur :
Au matin du cinq novembre 
Du parking de La Ronchère 
Au fameux lac du Der 
Le seize houdemontais 
Bien avant potron-minet 
Se met en campagne 
Pour aller en Champagne 


Un trajet migratoire 
En mode covoiturage 
Jusqu’au promontoire 
Rien rien que pour voir 
Le théâtre prémonitoire 
Des oiseaux de passage 
D’Allemagne en Espagne 
 
Dès les lueurs de l’aube 
Admirer l’envol des oiseaux 
Par trois ou par dizaines 
Zébrant le ciel de leurs signaux 
Faire des Ah et des Oh 
En écoutant leur langage 
En filmant leur plumage 
 

Quand le jour lève ses voiles 
De moire rose mauve et bleue 
Avec le ciel tissant sa toile 
Dans le miroir du lac nacré 
Des myriades de grues cendrées 
Sous le halo de la lune 
S’envolent planent et chantent krooh 
En mille ombres chinoises 


Lent le soleil rouge orange  
Se glisse derrière le lac 
Nimbe l’atmosphère étrange 
Embrase le spectacle 
C’est un théâtre d’ombres 
Pour le concert des oiseaux  
Sous les yeux des ornithos
 

Après un café viennois 
Les marcheurs en formation 
Font leur journée migration 
De bocages en villages 
Aux églises à pans de bois 
Outines Châtillon sur Broué 
Où ils se posent pour pique niquer 
 
Sous l’oeil narquois des chevreuils 
Ils ressentent l’appel des nues 
Du partir vers le campement 
Pour refaire le pied de grue 
Juste avant soleil couchant 
Et scruter dans le firmament 
Le retour des oiseaux migrants 
 
Sur les rives ocrées du lac 
Le soleil fait peu de risettes 
Les oies cygnes et sarcelles  
Et les aigrettes garzettes 
Sont leurs uniques vedettes 
Un martin pêcheur perché 
Exhibe son costume de fête 
 
Par centaines puis par milliers 
S'en reviennent les grues cendrées 
En ligne en V par nuées 
Dessiner des arabesques 
Sur le ciel gris rosé bleuté 
Sous les yeux des terriens bouche bée 
Elles font des cercles pour se poser 
Sur le Der pour la douce nuitée 
 
Las Le soleil a fait faux bond 
Sur l’île rousse de Chantecoq 
Dans un resto plein d’émotions 
Les seize font des coquecigrues  
Ils vont reprendre leur migration 
Vers le vert village d’Houdemont 
Rêver à la prochaine saison 
 
Géser  
09-11-2015 


La chanson des grues
On dirait qu’elles montent aux nues 
Nos belles ingénues 
Il faut voir comme elles nous remuent 
Nos amies les grues 
 
Quand le jour lève ses voiles 
De moire rose mauve et bleue 
Avec le ciel tissant sa toile 
Dans le miroir du lac nacré 
Des myriades de grues cendrées 
Sous le halo de la lune 
S’envolent planent et chantent krooh 
En mille ombres chinoises 
 
Lent le soleil rouge orange  
Se glisse derrière le lac 
Nimbe l’atmosphère étrange 
Embrase le spectacle 
C’est un théâtre d’ombres 
Pour le concert des oiseaux  
Sous les yeux des ornithos  
 
On dirait qu’elles sont aux nues 
Nos belles ingénues 
Elles nous donnent la berlue 
Nos amies les grues 
 
Par centaines puis par milliers 
S'en reviennent les grues cendrées 
En ligne en V par nuées 
Dessiner des arabesques 
Sur le ciel gris rosé bleuté 
Sous les yeux des terriens bouche bée 
Elles font des cercles pour se poser 
Sur le Der pour la douce nuitée 
 
On dirait qu’elles tombent des nues 
Nos belles ingénues 
On dirait qu’elles dansent la revue 
Nos amies les grues 
 
On dirait qu’elles nous saluent 
Nos stars inconnues 
Il faut voir comme elles nous remuent 
Nos amies les grues 
 
Géser    
09-11-2015- Chanson
 

Grue-rriuculum cendræ
Je mesure 1m à 1,20 de haut et jusqu’à 2,20 m d’envergure pour un poids de 4 à 6 kg. Je suis fière de mon habit de plumes cendrées qui scintillent dans le ciel bleu. J’ai une belle tache de chair rouge sur le sommet de ma tête, c’est mon diadème. J’ai de grands traits noirs et blancs le long du cou. Mes longues ailes se replient en une touffe ébouriffée de plumes noires à l’arrière et vous croyez que c’est ma queue. Mais celle-ci n’est visible qu’en vol. Sur mes hautes jambes effilées, je dors en prenant mon pied de grue. Je porte une série de 3 bagues colorées sur chaque patte. Sur la gauche, deux rouges et une bleue si je viens de Suède ou de Norvège. Trois blanches si je viens de Russie. Fidèle à mon couple toute ma vie, je me reproduis à l’âge de 3/4 ans. Je chante toutes les 10 secondes mon « krooh » sonore qui porte à 4 km. 
Vous entendez mon cri avant de me voir dans le ciel où je ne vole jamais en solitaire. Notre vol est solidaire, car on se relaie pour conduire notre équipage de 20 à plus de 300 grues. Nous voyageons en famille (3 ou 4 grues) au sein du groupe, de jour comme de nuit et par tous les temps, au-dessus ou en dessous des nuages, en V, en Y, en ligne…Nous accompagnons nos petits au moins pendant la première migration et jusqu’à la fin de l’hiver. 
Je suis la grue. Non, je ne suis pas celle que vous croyez. Je suis la grue cendrée.  
 
Mon parcours migratoire 
Ma vie est rythmée par deux cycles de migration prénuptiale (sud/nord) et post nuptiale (nord/sud). 
Vers la mi-octobre, je quitte le nord de l’Europe où je me reproduis, pour aller vivre des jours meilleurs en Espagne durant l’hiver. Je fais une escale au lac du Der pour me reposer quelques jours. C’est notre dortoir où nous nous retrouvons par dizaines de milliers.  
Là, je retrouve la compagnie de nos frères d’armes : oies cendrées, canards siffleurs, colverts, cormorans, sarcelles d’hiver, pygargues à queue blanche, aigrettes gazettes, rousserolles effarvates... 
L’un de mes trois endroits préférés s’appelle l’aire de Chantecoq, où à l’aube naissante, nous nous donnons en spectacle pour nos amis les terriens,  
 
En période migratoire, nous sommes jusqu’à 200 000 grues. Et encore, beaucoup d’entre nous échappent aux comptages réguliers et permanents de la LPO. Les premières d’entre nous arrivent à Gibraltar vers le 20 octobre. 
En Espagne, de décembre à mars, 255 000 grues se retrouvent dans les différentes zones habituelles d’hivernage. Mais dès fin décembre, selon la clémence du climat, je peux remonter vers le nord-est pour la migration prénuptiale. Je fais beaucoup moins d’étapes, car je suis pressée de me reproduire. 
 
La tentation de l’hivernage dans l’est de la France 
Avec le changement climatique, nous sommes maintenant environ 11 000 à hiverner au lac du Der, autant en Lorraine sur 11 sites dont 2573 en Meurthe et Moselle.  
 
Mes journées d’escale 
Trente minutes avant le lever du soleil, je m’envole pour passer la journée dans les zones humides, les prairies et les friches, à manger, batifoler et me reposer. Je me nourris de grenouilles, de mollusques et de vers, mais aussi d’herbes, de graines et de baies… 
Nos amis de la LPO veillent à notre confort et les agriculteurs nous aménagent des lieux de nourriture. 
Mas nous sommes très craintives. Quelques détonations d’avions faisant le mur du son suffisent pour nous faire quitter définitivement les lieux pour un ailleurs plus tranquille. 
Trois heures avant le coucher du soleil, je retourne au dortoir du Der pour passer la nuit. Et dans le ciel, jusqu’au soleil couché, je retrouve des nuées de mes congénères arrivant à leur tour pour faire escale. 
Puis, un beau matin, je reprends ma migration vers l’Espagne, ou pourquoi pas le sud de la France.  
 
Le lever de grues 
Chaque jour, si le temps s’y prête, le lever de grues cendrées au lac du Der est magique. Un envol de 50 000 grues en l’espace de 2 heures devant le rideau du soleil levant vous transporte au pays du merveilleux dans un décor de rêve. Un théâtre de lumières et d’ombres ! Un ballet incessant mis en musique par les chants et les cris des grues, qui paradent sur les berges du lac et décrivent dans le ciel les arabesques de leur départ vers les pâtures ou vers le sud… 
Sans oublier que les grues cendrées vous redonneront un deuxième spectacle au soleil couchant ! Alors, prêts pour aller faire le pied de grue ? SV 
 
Source : documentation LPO - Ligue de protection des oiseaux- Champagne-Ardenne.